Un Milliardaire remet en Cause le Nucléaire Japonais
Le PDG de Softbank, Masayoshi Son, s'est lancé dans une double campagne humanitaire et antinucléaire affecté par le drame qui a frappé le Japon le 11 mars et excédé par la réponse des pouvoirs publics.
Le milliardaire Japonais de 53 ans, aussi à l'aise dans les nouvelles technologies que doué pour les montages financiers, a d'abord surpris son monde en donnant 84 millions d'euros à titre personnel au profit des victimes du séisme et du tsunami qui ont ravagé le nord-est de l'archipel.
Je suis allé à Fukushima, je n'ai pas de mots pour décrire cette situation, assure-t-il.
Très actif sur Twitter, il promet de reverser sa rémunération d'administrateur du groupe de télécommunications Softbank jusqu'à son départ en retraite, pour soutenir les centaines d'enfants dont les parents ont été emportés par le tremblement de terre et le tsunami qui ont fait quelque 26'000 morts et disparus.
Entrepreneur populaire, il remet en cause les centrales nucléaires nippones, reconnaissant ne s'être préoccupé de cette question qu'après l'accident de Fukushima consécutif à la catastrophe naturelle. ??C'est peut-être honteux, mais je n'avais pas conscience du danger avant cette crise, s'excuse-t-il.
Il est aujourd'hui plus que jamais nécessaire que chacun de nous réfléchisse à l'énergie nucléaire: comment s'en servir? Est-elle indispensable? La cinquantaine de réacteurs du Japon, âgés, sont-ils vraiment sûrs?
Avec 8,4 millions d'euros sur la table, il s'apprête à créer une organisation prônant l'utilisation d'énergies renouvelables (solaire, éolienne, géothermique, etc.) et la sortie du nucléaire, pour regrouper des scientifiques afin de promouvoir la recherche et faire pression sur le monde politique.
Une popularité énorme sur Twitter
Sur Twitter, M. Son est suivi par plus d'un million de personnes. Il participe à des conférences sur ce thème, diffusées en direct sur internet, enchaînant des dizaines de pages de présentation de documents pour appuyer son discours.
Surprenante spéculation, d'aucuns l'imaginent même capable de racheter la compagnie d'électricité Tepco, opérateur de la centrale de Fukushima, dont l'action a fondu de près de 80% depuis le 11 mars.
Source: AFP
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